Prédire le risque entomologique lié aux arbovirus dans le temps et dans l’espace grâce à l’imagerie satellite
Le climat et l’environnement font partie des facteurs les plus fréquemment étudié pour expliquer et prédire la dynamique spatiale et temporelle des maladies à transmission vectorielle
Le projet DETECT vise à établir une cartographie du risque vectoriel à partir d’images satellites à très haute résolution. De façon plus spécifique, DETECT vise à identifier les déterminants climatiques et environnementaux des risques entomologiques et épidémiologiques de la dengue en Guyane afin de prévoir la dynamique spatio-temporelle de la circulation du virus de la dengue selon différentes échelles spatiales (locale, départementale, territoriale). Sur le plan méthodologique, la démarche adoptée s’appuie sur des approches de recherche pluridisciplinaires et innovantes comme la télé-épidémiologie, le Data Mining et la modélisation mathématique. La finalisation de ce projet permettra de passer de la détection précoce des épidémies en vue de leur contrôle, à leur prévision en vue de leur prévention. Un projet de thèse mené par Sarah Bailly est actuellement en cours au sein de l’unité d’épidémiologie.
Financements : CNES-TOSCA, Ministère de l’Outre-Mer
Partenaires : Laboratoire d’aérologie de Toulouse, Météo-France, Agence Santé publique France, Unité de Modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur de Paris, Maison de la Télédétection, UMR ESPACE-DEV, IRD.
Pour en savoir plus : Predire une épidemie grâce aux satellites
L’objectif de ce programme de recherche vise à étudier les connaissances, attitudes et pratiques de la population afin de mieux comprendre l’impact de celles-ci sur la transmission des arboviroses et sur la probabilité individuelle d’être infecté.
Pour cela, 3 enquêtes ont été menées au sein de la population guyanaise. La première auprès de 1500 lycéens, la seconde auprès de 1000 adultes tirés au sort dans la population générale, la troisième auprès de 1800 individus tirés au sort dans les 22 communes de Guyane. Ces travaux ont déjà permis d’identifier les facteurs associés à la mise en place de mesures de protection et donnant des informations utiles aux autorités sanitaires pour cibler les messages de prévention vers les populations les plus à risque d’être infecté.
Pour en savoir plus : https://www.pasteur-cayenne.fr/connaissances-et-perceptions-de-la-population-guyanaise-face-au-zika/
Financements : Agence Régionale de la Santé en Guyane, Programme Européen de recherche et d’Innovation Horizon 2020.
Partenaires : Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, UMR 190 Emergence des pathologies virales
La connaissance de l’impact des Arboviroses prioritaires en Guyane représente une information indispensable pour mieux comprendre les modalités de transmission des maladies et quantifier les risques associés aux infections.
Initié en 2017, le projet EPI-ARBO vise à améliorer la connaissance de l’épidémiologie des principales arboviroses en Guyane (dengue, chikungunya, zika, fièvre jaune, etc.). L’échantillon visé par l’enquête EPI-ARBO est composé de 2500 personnes sélectionnées aléatoirement dans la population générale.
Les objectifs de l’étude visent à :
Financements : Fonds Européen de Développement Régional, Centre National d’études Spatiales, Agence Régionale de la Santé, Institut Pasteur
Partenaires : CNR des Arbovirus de l’Institut Pasteur de la Guyane, Unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur de Paris, Centre Hospitalier de Cayenne, Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais, Agence Régionale de la Santé, Unité de Rechecrhe et d’expertise Environnement et Risques Infectieux
Pour aller plus loin : http://www.pasteur-cayenne.fr/enqueter-aupres-de-la-population-guyanaise-pour-mieux-comprendre-les-epidemies-provoquees-par-les-moustiques/
En décembre 2019, un nouveau coronavirus, SARS-CoV-2, a été identifié, après que des premiers cas de pneumonie non étiquetés aient été rapportés autour d’un marché de fruits de mer dans la ville de Wuhan en Chine. Rapidement, la transmission interhumaine a été mise en évidence et rapidement, le virus s’était propagé sur l’ensemble des continents provoquant une pandémie d’ampleur totalement inattendue. La détection et la propagation de ce pathogène respiratoire émergent s'accompagnent de nombreuses incertitudes sur ses principales caractéristiques épidémiologiques, cliniques et virologiques et en particulier sa capacité à se propager dans la population humaine. Pendant de nombreux mois, la notification des cas s'est principalement concentrée sur les infections les plus graves et les estimations de létalité ne tenant pas compte de la possibilité de formes mineures de maladie, voire d'infections asymptomatiques, qui ne nécessitent pas de soins médicaux.
Il était donc primordial de mener rapidement des études visant à rechercher la présence du virus chez les asymptomatiques potentiellement exposés afin d'évaluer l'étendue réelle de l'infection par le SARS-Cov-2.
Le projet EPI-COVID-19 vise à étudier en contexte tropical, les paramètres épidémiologiques de la transmission (taux d’infection secondaire, nombre de reproduction, intervalle de génération, …) du virus ainsi que le spectre clinique de la maladie en s’intéressant à deux populations à savoir les contacts familiaux des cas biologiquement confirmés et la population générale de Guyane.
Le premier volet de l’étude « EPI-COVID - Ménages » s’appuie sur un suivi clinique, virologique et sérologique de l’entourage familial de 100 cas biologiquement confirmés afin d’étudier l’étendue de la transmission du SARS-Cov2 dans les ménages où une infection a été objectivée.
Le deuxième volet « EPI-COVID - Population » s’appuie sur des enquêtes de séroprévalence en population générale, répétées dans le temps afin d’estimer l’impact et de mesure l’évolution de la transmission du SARS-Cov-2 dans la population guyanaise. Les informations combinées de ces deux volets permettront d’apporter aux autorités de santé et à la communauté scientifique des informations utiles pour l’adaptation des stratégies de surveillance, de prévention et de lutte et pour la compréhension des paramètres de la transmission du SARS-CoV2.
Pour en savoir plus : https://www.pasteur-cayenne.fr/epi-covid-19-un-projet-de-recherche-en-epidemiologie-pour-etudier-sur-la-transmission-intra-menage-autour-des-cas-de-covid-19-confirmes-en-guyane/
Financements : Agence Nationale de la Recherche, Fonds Européen de Développement Régional, Agence Régionale de la Santé, Institut pasteur de Paris
Partenaires : CNR des Arbovirus de l’Institut Pasteur de la Guyane, Unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur de Paris, Centre Hospitalier de Cayenne, Laboratoire Carage, Laboratoires Eurofins, Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais, La Croix-Rouge française, Agence Régionale de la Santé, Santé Publique France
La vaccination est depuis longtemps considérée comme la forme d’intervention idéale contre les maladies infectieuses compte tenu du fait qu’elle a considérablement diminué la morbidité et la mortalité liées aux maladies infectieuses au cours au cours du dernier siècle. Dans le cadre d’une pandémie comme celle de la COVID-19, l’intérêt majeur de la vaccination dans la gestion de la crise sanitaire a poussé les autorités de santé et la communauté scientifique spécialisée dans la lutte contre les maladies infectieuses à se focaliser sur le développement du vaccin. Malgré tout, la dernière pandémie liée au virus A-H1N1 a montré que s’il était parfois possible de mobiliser en urgence d’importantes ressources en recherche et développement, il était cependant difficile d’obtenir une couverture vaccinale élevée dans le public. Dans la plupart des pays, cette campagne de vaccination a été un échec retentissant. Le doute du public sur les vaccins est devenu un problème mondial de plus en plus important poussant l'Organisation mondiale de la santé à inclure l’hésitation à l'égard des vaccins dans les dix premières menaces pour la santé mondiale en 2019.
Plusieurs études ont déjà été menées afin d’évaluer les hésitations vaccinales de la population dans le contexte de la pandémie de COVID-19 afin d’adapter et d’optimiser les stratégies de sensibilisation. En France métropolitaine, les évaluations réalisées au moment du premier confinement, alors que le nombre quotidien de décès liés au virus était important, ont permis d’estimer que près d’un quart de la population n’utiliserait pas le vaccin quand celui-ci serait disponible. Compte tenu de ses spécificités et de la structure par âge de sa population, le département de la Guyane a été confronté à une épidémie caractérisée par une très forte transmission du virus associée à un faible taux de sévérité laissant présager que les hésitations vaccinales pourraient être encore plus importantes.
L’unité de recherche en épidémiologie de l’Institut Pasteur de Guyane a souhaité comprendre et suivre les perceptions de la population vis-à-vis de la vaccination en mettant en place une large enquête sur les opinions et les intentions vis-à-vis du vaccin contre la COVID-19.
Financements : Agence Régionale de la Santé Guyane, Institut Pasteur