Enquêter auprès de la population guyanaise pour mieux comprendre les épidémies provoquées par les moustiques
Le 29 mai 2017, une vaste enquête épidémiologique va être lancée auprès de la population guyanaise par les chercheurs de l’Institut Pasteur de la Guyane. Cette enquête va durer jusqu'au mois d'août.
L’objectif est d’estimer le plus précisément possible le nombre de personnes infectées ces dernières années par les Arbovirus présents en Guyane : Dengue, Chikungunya et Zika.
Une équipe de 16 enquêteurs va sillonner les 22 communes du territoire guyanais afin d’interroger 2 500 habitants, qui ont été tirés au sort. La logistique mise en place est de taille, notamment pour se rendre dans des sites isolés comme Trois Sauts, Antecume Pata, Saint-Élie, Ouanary et Saül.
Les personnes interrogées répondront à un questionnaire d’une quinzaine de minutes.
Un prélèvement sanguin sera également effectué, afin d’identifier les Arbovirus avec lesquels elles ont déjà été en contact.
Un livret d’accompagnement sous forme de bande dessinée a été réalisé pour expliquer le déroulement de l’enquête.
Il sera distribué dans chacun des logements sélectionnés.
Cette enquête s’intitule « EPI-ARBO » (Épidémiologie des Arboviroses en Guyane) et est financée par l’Union européenne (fonds FEDER), l’Institut Pasteur et le CNES.
En images
Claude Flamand, chercheur et responsable de l'Unité d'épidémiologie à l'Institut Pasteur de la Guyane, explique les objectifs de l'enquête. © Guyane 1ère
Contexte et objectifs de l’étude
Au cours des dernières années, le département de la Guyane a été fortement touché par des épidémies régulières de Dengue auxquelles se sont rajoutées, plus récemment, celles du Chikungunya et du Zika.
S’il est aujourd’hui possible de détecter précocement et de surveiller ces épidémies pour tenter de les contrôler, il est encore très difficile de savoir combien de personnes ont été infectées par ces Arbovirus.
En effet, l’intensité des symptômes provoqués par ce type de virus varie d’une personne à l’autre, la contamination pouvant même passer inaperçue.
Une fois l’étude terminée, il sera possible de décrire l’ampleur des épidémies qui ont touché la Guyane et de mieux comprendre la façon dont elles se sont propagées dans le département.
Les résultats obtenus devraient alors permettre de prédire et de contrôler plus efficacement les prochaines épidémies.